Les Africains en général représentent 4% de la population européenne. 86% de la population des migrants ouest-africains émigrent vers d’autres pays africains.
Pourtant, les préjugés en Europe ou en Afrique de l’Ouest ont la vie dure. D’un côté : fantasme de « grand remplacement », voire d’islamisation de la population européenne. De l’autre : fantasme de l’Eldorado au-delà, à trouver et à atteindre malgré la connaissance des risques, des murs de la « Forteresse Europe ».
Ces perceptions se traduisent par une montée contagieuse de la xénophobie qui infiltre les comportements citoyens et les politiques des Etats en Europe, et, en Afrique, par une certaine exonération de ses responsables nationaux dans l’incohérence, sinon la duplicité, des politiques migratoires nationales.
Ces perceptions entrainent une application des droits des migrants à deux vitesses. Dénonciation des violations dont les compatriotes émigrés sont victimes là-bas, silence et complicité dont les migrants sont victimes ici, dans les pays ouest-africains en dépit des conventions régionales en vigueur dans la CEDEAO. Dans les pays européens : libre circulation des capitaux, et marchandises, mais pas de personnes.
Les médias, africains ou européens, contribuent à la fabrication de perceptions erronées sur les mouvements migratoires, autant que sur les migrants.
Leur rôle, ici (en Afrique de l’Ouest), là-bas (en Europe), ou entre les deux (les pays de transit, notamment le Maghreb), est donc crucial dans la déconstruction de perceptions fausses ; dans la documentation des conséquences de ces perceptions sur les droits humains ; et dans l’organisation d’un débat éclairé sur les politiques migratoires.
ACTIVITES :
Depuis 2011, deux grands projets, de 3 ans et pluri-pays, ont été menés :
Ces projets ont été menés en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Mauritanie), et au-delà (Afrique du Nord : Maroc, Algérie, Tunisie ; Europe : Grande Bretagne, France, Espagne et Italie).